Cela fait quelques mois que je vous explique que je ne suis pas à l’aise avec l’engouement autour des ETF et plus généralement avec le niveau actuel des indices boursiers. Des indices boursiers qui sont au plus haut et dont le potentiel de hausse apparaît comme limité.
Des ETF et plus généralement une gestion indicielle qui, en théorie, sont la meilleure idée d’investissement tant il est impossible de battre les indices à très long terme, mais une situation de marché particulière qui pourrait amener à des performances indicielles décevantes dans les prochaines années.
Aujourd’hui, les indices boursiers ne permettent plus de se faire une idée de la réalité de l’ensemble des entreprises cotées.
D’un côté, quelques entreprises, magnifiques, au sommet de leur réussite, affichent des cours de bourse historiques. Elles sont une grosse dizaine et représentent entre 50% et 60% de la pondération globale des indices. 10 entreprises représentent 60% de l’indice. C’est là un constat que l’on peut faire sur de nombreux marchés. C’est valable sur le CAC40 avec les entreprises du luxe, mais également sur le S&P500 avec les GAFAM… tous les marchés sont aujourd’hui concernés par cette domination de quelques entreprises phares.
D’un autre, la grande masse des entreprises cotées, et notamment les petites capitalisations, affichent des niveaux de valorisation qui apparaissent comme particulièrement attrayants.
C’est là une situation de marché que nous avons déjà rencontré en 2001, lors de la bulle des valeurs internet.
Un graphique permet de visualiser le problème.
Le PER est un indicateur de cherté du marché actions. Le Price Earning Ratio, c’est le cours de bourse d’une action divisé par le bénéfice par action.
Il s’agit d’un graphique du PER historique du marché entre :
- Le PER des 10 premières capitalisations du S&P500 ; Des PER qui atteignent des niveaux records. Les cours de bourse de ces 10 premières entreprises sont élevés, probablement trop élevés.
- Le PER de l’ensemble des autres entreprises cotées sur le S&P500. Des PER qui sont raisonnables et proches de leur tendance de long terme.
Pourquoi les ETF sont-ils une illusion ?
Investir en actions via les ETF, c’est accepter d’investir majoritairement dans des entreprises dont le PER doit pouvoir être jugé d’excessif.
Lorsque vous achetez un ETF CAC40, vous consacrez 60% de votre investissement dans l’acquisition de ces 10 magnifiques entreprises dont le cours de bourse apparaît comme particulièrement surévalué.
Voici le palmarès des 10 entreprises du CAC40 qui captent 60% des flux d’un investissement indiciel :
Est ce bien raisonnable ? À l’opposé, le reste de la cote affiche des niveaux de PER qui apparaissent étonnamment faibles :
L’impossible hausse des indices boursiers. Dans le meilleur des cas, les cours vont stagner… dans le pire, nous sommes à la veille d’un forte baisse.
Demain, si les cours de bourse de ces 10 magnifiques entreprises devaient chuter pour retrouver des niveaux de valorisation plus alignés avec leur niveau de long terme, c’est tout l’indice qui chuterait.
Lorsque 60% d’un indice baisse ou arrête de monter, c’est tout l’indice qui est pénalisé… même si les 30 autres entreprises continuent d’afficher des niveaux de progression acceptable.
Les indices pourraient afficher des niveaux de progression décevants, voire fortement baissier, alors même que la majorité des entreprises de la cote seraient en hausse.
Dans ce scénario de marché, les ETF ne sont pas une bonne idée d’investissement. Le stock-picking est la meilleure stratégie.
Le stock-picking, c’est faire un travail de sélection des entreprises et des actions. Ce n’est plus investir dans un indice, c’est sélectionner les entreprises selon des critères objectifs et subjectifs.
Faire du stock-picking, c’est investir en action sans se fier à la composition des indices boursiers.
À suivre.