Avant de réfléchir au « comment se construire un patrimoine » et rentrer dans le cœur du sujet qui va nous occuper dans les prochains mois (cf : « Formation – Apprendre à se construire & gérer son patrimoine), je crois qu’il est essentiel de se poser la question du « pourquoi se construire un patrimoine ».

Question fondamentale tant se construire un patrimoine est synonyme d’efforts, de contraintes et de sacrifices.

Se construire un patrimoine, c’est renoncer à une jouissance immédiate de votre pouvoir d’achat au profit d’une jouissance différée. Au lieu de consommer immédiatement l’intégralité de votre revenu du travail, vous préférez l’utiliser pour vous constituer un patrimoine qui devrait vous permettre une plus grande jouissance à l’avenir.

Entre domestication sociale dont on retrouve les racines dans les fables de la fontaine « La cigale et la fourmi » et pragmatisme, se construire un patrimoine apparaît comme un objectif partagé par tous ou presque.

Se construire un patrimoine est inscrit dans nos gènes, une telle domestication qu’on ne se pose même plus la question du « pourquoi ». Celui qui n’ambitionne pas de se construire un patrimoine est mal perçu par la société, qui le jugera léger et probablement peu sérieux.

• On valorise le prudent et l’épargnant ; La fourmi est dans le camp du bien.
• On dévalorise celui qui s’investit tellement dans sa vie qu’il en oublie de se prémunir contre les aléas de la vie. La cigale est dans le camp du mal.

Cigale ou fourmi ?

Pourtant, à bien y réfléchir, la fourmi est-elle vraiment plus heureuse et libre que la cigale ?

Et s, se construire un patrimoine avait pour principal objectif, pour ne pas dire unique, que de chercher à être libre.

Pourquoi chercher à se construire un patrimoine : Pour être libre.

• La fourmi est-elle réellement libre ? N’est-elle pas au contraire prisonnière de sa prudence qui l’empêche de prendre ces décisions, grandes ou petites, qui pourraient pourtant changer sa vie. À quoi bon vivre, si on ne peut prendre le risque de vivre pleinement sa vie. C’est sécurisant d’être prudent et d’épargner, mais que c’est chiant. Vivre suppose d’accepter l’aléa, accepter de ne pas savoir. Ça fait peur, mais quel bonheur !

• La cigale est-elle réellement libre ? N’est-elle pas prisonnière de sa frivolité et limitée dans sa liberté et son ambition par son manque de prévoyance. Pour être libre, ne faut-il pas accepter quelques renoncements ?

Entre la cigale et la fourmi, se construire un patrimoine est la recherche du juste équilibre entre la prudence de la fourmi qui saura anticiper des jours moins favorables et la frivolité de la cigale qui saura écouter ses envies profondes, sources de liberté.

Un équilibre instable, évolutif dans le temps, dans lequel les esprits libre sauront naviguer sans tomber dans l’avarice.

Le risque pour la fourmi, c’est la perte de liberté par l’avarice. Le plaisir d’accumuler sans autre objectif que d’accumuler, la radinerie pour le plaisir d’accumuler toujours plus de patrimoine sans jamais réussir à être heureux.

Le risque pour la cigale, c’est de ne pas avoir les moyens de ses ambitions. Les ambitieux savent se donner les moyens de leur ambition. Ils savent renoncer au plaisir du court terme pour l’atteinte du nirvana du long terme.

Se construire un patrimoine sans jamais oublier ses projets de vie. On ne se construit pas un patrimoine pour le plaisir d’accumuler, on se construit un patrimoine pour être libre.

Bref, vive la « fourgale », mi-fourmi, mi-cigale.